
Au fond, Les Crimes de Grindelwald n’est qu’une suite dans tout ce qu’il y a de plus basique. On poursuit l’intrigue amorcée dans le premier volet, en introduisant de nouveaux personnages, de nouvelles créatures et des péripéties inédites. Il n’y a rien de très original ici. Pourtant, le plaisir est bien là. Replonger régulièrement dans cet univers permet de découvrir son expansion. Chaque statue dissimule une porte dérobée, chaque valise une pièce cachée, chaque coin de rue un illuminé. David Yates, s’il reste un faiseur avant tout, permet à la saga, depuis le cinquième épisode, de profiter d’une vraie continuité dans le style, comme les chapitres successifs d’un même livre. Le réalisateur n’innove jamais mais s’amuse avec l’existant, déforme la réalité en jouant sur les rapports d’échelle. Comme dans le premier donc, sans pour autant lasser.
Peut-on réellement reprocher aux Animaux Fantastiques de ne faire rien d’autre que du Harry Potter post-Ordre du Phénix ? Pas vraiment. Le fait de connaître le terrain ne l’empêche pas d’être agréable à parcourir, bien au contraire. Surtout quand on retrouve des visages familiers au détour d’un fan service correctement dosé et d’une unicité de ton d’une efficacité monstrueuse. Pourtant, on ne peut s’empêcher de pester contre un certain manque d’ambition, d’autant plus que le scénario est dilué pour mieux préparer une conclusion qui s’annonce mémorable. On sourit sans jubiler, devant à un film qui, plus que jamais, se révèle être un poil trop mesuré.